La crise financière a presque occulté la crise alimentaire qui ravage les pays en voie de développement depuis deux ans. Là aussi, les effets de la crise ne sont pas neutres en terme de genre.
En Afrique par exemple, les femmes produisent la plupart des produits alimentaires mais n’ont qu’un accès réduit aux semences ou aux produits nécessaires à l’agriculture, et sont très minoritairement propriétaires des terres qu’elles cultivent.
Travailleuses donc mais pas forcément bénéficiaires du produit de leur labeur. Elles sont aussi, avec les enfants, celles qui souffrent le plus de la faim. Les prix des produits alimentaires de base ayant augmenté de plus de 80% depuis 3 ans, leur situation ne s’est pas améliorée, les femmes se privant d’autant plus pour nourrir leurs enfants.
Pourtant de nombreux experts soulignent le rôle essentiel des femmes dans la culture et la conservation des semences, essentielles à la préservation de la biodiversité alimentaire et à l’autonomie des petits fermiers pauvres, réponses possibles à cette crise. Les organismes internationaux le savent et s’engagent de plus en plus à soutenir l’émancipation des femmes des pays pauvres comme une solution plus durable à la fragilité de la production alimentaire. Mais est-ce que ce sera suffisant ? Et comment garantir aux femmes un accès égal à la propriété terrienne, aux sources de production et aux produits de leur travail agricole ?