Traditionnellement et historiquement, la femme a, depuis son enfance, été exercée au rôle de « ménagère  », et a une identité liée à la domesticité… De Louise Bourgeois et ses dessins magnifiques sur le thème de la maison et du confinement (Femme/Maison, 1940) à l’installation collective révolutionnaire « Womanhouse  » (1971), de Judy Chicago & Miriam Schapiro qui dressait le portrait de la maison comme lieu de l’aliénation féminine, les plus grandes artistes ont abordé avec une pertinence extrême cette mise en boîte perpétuelle et cautionnée sans relâche par notre société. Société où l’on encourage les garçons à entretenir une relation dominante avec l’espace (le monde), à s’octroyer plus d’espace (la posture assise jambe écartées, voix portante), à se déplacer plus efficacement et à repousser les limites de l’espace (voitures puissantes, voyages). Quant aux filles, elles sont élevées afin d’accepter la limite spatiale (la maison). On leur apprend à l’occuper tout en n’ayant aucun contrôle sur celui-ci. Leur limite moi/autre est perméable (se faire couper la parole, céder le chemin quand un homme marche en sens inverse).